De New York à Los Angeles, le rap US a toujours flirté avec le rêve américain. Le récit de l’enfant du ghetto qui s’élève, porté par l’argent, le succès et la célébrité, est une constante. Jay-Z, par exemple, raconte dans ses textes comment il s’est extrait de Brooklyn pour devenir une icône mondiale : « I’m not a businessman, I’m a business, man » (dans le morceau Diamonds from Sierra Leone Remix). Ces récits, souvent posés sur des instrus luxueuses, font écho aux aspirations d’une jeunesse qui cherche à briser le cycle de la pauvreté.
En France, le ton est un peu différent. Les rappeurs tendent davantage à parler de l’ascension sociale en termes de survie, moins clinquante, plus ancrée dans la réalité du quotidien. Ninho, dans des morceaux comme Destin, ou plus récemment SDM, évoquent des narrations proches de leurs racines, entre nécessité de réussir et fidélité à leurs origines. Ici, l’ascension n’est pas seulement un rêve : c’est une question de dignité.